Pierre Magnac - Entreprise du Port de Patras

Jusqu’en 1870, le port de Patras, principal port d’exportation des raisins secs, ne disposait que de deux môles respectivement construits en 1850-1853 (môle Saint André) et en 1854-1863 (môle Saint Nicolas). Un phare à feu tournant avait été érigé à l’extrémité du second môle.

Ces ouvrages élémentaires ont mis le port à l’abri des vents d’ouest, mais ils se sont avérés insuffisants pour répondre aux besoins du mouvement commercial et de la navigation à vapeur. C’est ainsi qu’en 1873 la municipalité de Patras a invité Hilarion Pascal, ingénieur en chef des Ponts-et-Chaussées, directeur des travaux du port de Marseille, afin de lui commander la préparation d’un projet d’aménagement et d’agrandissement du port de Patras.

Le projet de Pascal prévoyait la construction d’un troisième môle (nommé Kalavryta) et d’une digue en eau profonde de 800 mètres. Ces ouvrages et le môle Saint Nicolas devaient former un bassin bien protégé et qui devait être par la suite dragué et entouré de quais. Par la prolongation ultérieure de la digue vers l’est, de nouveaux bassins pourraient être aménagés ; toutes proportions gardées, cela rappelle le plan des bassins échelonnés le long de la côte, au nord du vieux port de Marseille. 

En août 1879, les travaux prévus par Pascal ont été concédés à Pierre Magnac, entrepreneur de travaux publics en partenariat avec la Compagnie Générale des travaux publics et particuliers de Paris. Le prix à forfait convenu était de 4.923.000 drachmes. Après avoir mis en place les installations nécessaires – comprenant ateliers, logements pour les chef-ouvriers, lignes ferroviaires, carrière à 15 kilomètres de Patras etc -, Magnac a commencé les travaux en mars 1881. Le môle Kalavryta a été achevé au mois d’octobre. En revanche, les travaux de la digue n’avançaient pas, car les matériaux immergés s’enfonçaient. Bientôt, on s’est rendu compte que le fonds de la mer, contrairement aux prévisions de Pascal, consistait d’un sol d’argile compressible qui nécessitait une construction beaucoup plus profonde de celle prévue. Magnac a demandé une modification du marché forfaitaire, que la Commission du Port n'a pas accepté. Les travaux ont été suspendus en 1883. L’expertise de deux juristes allemands et d’Edouard Quellenec, de la Mission Française d’Ingénieurs, a été sollicitée, et le litige, qui a fini par dégénérer en conflit politique, a traîné. Finalement, une convention supplémentaire a été signée en février 1889, prévoyant l’extension de la digue de 180 mètres et celle du môle de 40 mètres ; le prix forfaitaire total a été porté à 8 millions de drachmes. La construction des quais, selon un projet dressé par Quellenec, a été confiée en juin 1889, après adjudication, à un autre entrepreneur français, François Auguste Sayn.

La réception définitive des travaux de l’entreprise Magnac a eu lieu en 1894. Mais la crise financière du pays, qui éclate en 1893, n’a pas permis le remboursement intégral de l’entrepreneur, ni l’exécution des travaux entrepris par Sayn. Frappé aussi par la chute brutale des exportations des raisins secs, le port de Patras est demeuré pour longtemps inachevé. Pierre Magnac étant décédé en 1895,  la « Compagnie des Travaux Publics » de Paris informait cette même année la Commission du Port que le solde dû à l’« Entrepise du Port de Patras » dépassait la somme de 1,2 millions de drachmes.

Siège social
Paris
Secteur d'activité
Activité en Grèce
port de Patras
Date de fondation
1879
Date de dissolution
1895

Citez cette page :