Compagnie Française des Mines Siphnos & Eubée S.A.

La Compagnie Française des Mines Siphnos & Eubée S.A. (CFMSE) a été fondée en 1882 à Paris en tant que filiale de la Compagnie Française des Mines du Laurium (CFML). Jean-Baptiste Serpieri (1832-1897) devint président du conseil d’administration, qui comptait parmi ses membres son fils Fernand J.-B. Serpieri (1856-1927), Léon Deschars (1835-1909), Octave Maggiar (1843-1907) et Jules Rostand (1847-1930). La CFMSE a acquis des concessions de mines de plomb, d’argent, de zinc, de fer et de manganèse en Eubée et dans les îles de Siphnos et de Milos. Il semble que son objectif initial était de procéder au traitement métallurgique du plomb en Eubée et à Siphnos, mais, dès 1884, le projet est abandonné, l’entreprise ne pouvant en assurer le financement auprès d’un marché européen de capitaux déprimé à cette époque.

En effet, en 1882-1883 la CFMSE a entamé l’extraction de minerais riches en plomb et cuivre en Eubée, près de Karystos, mais des difficultés techniques sur place et les problèmes de transport en ont empêché l’exploitation. Les fonds disponibles ont été épuisés avant même le commencement des travaux d’extraction, de la construction d’une laverie et de l’aménagement du port de Karystos.

À Siphnos, la société détenait des concessions de mines de plomb, de zinc, de fer et de manganèse. En 1882 elle a construit à Kapsalos, près du port de Kamares, une usine de fusion avec deux fours de calcination. Cependant, elle s’est bientôt vue obligée d’abandonner l’opération, car les minerais étaient pauvres et impurs, de sorte que leur traitement s’avérait peu rentable. Finalement, l'exploitation des mines de Siphnos a été abandonnée.

En 1883, la CFMSE a acquis des concessions minières de plomb et de zinc dans l’île de Milos, près de Halakas, d’une étendue de 8.492 stremmes. Les travaux d’extraction ont conduit à la découverte de gisements argentifères devenus par la suite bien connus sous le nom de barytine. La société a procédé immédiatement à leur traitement et en a envoyé des quantités importantes, à titre d’essai, aux usines métallurgiques de Swansea en Écosse et à celles de la Compagnie Française des Mines du Laurium. Celle-ci a réussi à utiliser efficacement la barytine en mélange avec les minerais de plomb dans les fours de fusion, mais le gouvernement grec a interdit le processus car les droits d’exploitation concédés à la société française du Laurium portaient uniquement sur les minerais de plomb et de zinc, et non pas sur ceux d’argent. Les opérations ont cessé et le gouvernement grec s’est réservé le droit d’exploiter les gisements argentifères.

Diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure des Mines de Paris, l’ingénieur des mines grec Jean Argyropoulo (1853-1939) a été engagé à la CFMSE en 1882-1884, après avoir travaillé, depuis 1877, à la Société (grecque) des Usines Métallurgiques du Laurium. Il a quitté la CFMSE pour rejoindre le Service des Travaux Publics du Ministère de l’Intérieur, pour devenir ensuite professeur de Métallurgie et des Chemins de fer à l’Ecole Polytechnique d’Athènes. Jean Argyropoulo y a enseigné de 1889 à 1923, tout en devenant chef de la Direction des Chemins de fer du Ministère des Communications. Membre de l’Association des Polytechniciens Grecs, il en a été président en 1919-1921.

Les mines abandonnées de la CFMSE à Siphnos ont été louées en 1900 à la « S.A. des Mines Kapsalos », fondée à Athènes cette même année au capital de 300.000 drachmes par des intimes des deux sociétés françaises, la CFML et la CFMSE : Fernand Serpieri, les banquiers Léon Deschars, Jules Rostand et Paul Skouzès, le minéralogiste grec Andréas Kordellas, et les ingénieurs Victor Vellens et Jules de Catelin. Au conseil d’administration, siègent également Octave Maggiar et Emile Colin. L’ingénieur belge Victor Vellens (ou Wellens) est nommé directeur. La nouvelle société apporte des améliorations à l’infrastructure de transport (quai de chargement, ligne ferrée Decauville, deux câbles transporteurs) et entame l’extraction, dans les mines de l’ex-CFMSE, des minerais de fer, de plomb et de zinc. Après le triage et le lavage dans la laverie de Kamares, les minerais de fer sont directement destinés à l’exportation, tandis que ceux de plomb sont expédiés à Laurium pour y être traités dans les fonderies du site.

La société « Kapsalos » a été placée en liquidation en 1925.

Siège social
Paris
Secteur d'activité
Activité en Grèce
Mines
Lieu d'exercice
Date de fondation
1882
Date de dissolution
1900

Citez cette page :